HENRI LANGLOIS

Rendez-vous aujourd’hui, entre histoire et cinéma, avec Henri Langlois, qui s’est battu pour la conservation et la création d’un monument emblématique  : la cinémathèque française.

Très jeune, il montre déjà un fort tempérament en s’opposant à son père qui veut le voir épouser une carrière en Droit. Il échoue volontairement au baccalauréat.

Il crée en 1935 un ciné-club consacré aux films muets. En 1936, il fonde, avec Jean Mitry et Georges Franju, la cinémathèque française. Avec ce projet, il va également aider la préservation de caméras, matériels de projection, costumes et programmes de salle. 

L’éclatement de l’affaire Henri Langlois donne naissance à un grand élan de générosité dans le milieu du cinéma. Des personnalités comme Charlie Chaplin, Stanley Kubrick ou encore Jean-Luc Godard se lèvent alors pour soutenir le fondateur de la cinémathèque limogé par André Malraux, Ministre de la Culture de l’époque. Dès le lendemain de l’annonce du renvoi de Henri Langlois, une pétition de 40 cinéastes français est signée d’Abel Gance à Jean Eustache. C’est le début d’une lutte acharnée, d’un combat d’idées pour soutenir coûte que coûte le gardien des trésors cachés de la cinémathèque. Les cinéastes du monde entier interdisent la programmation de leurs films à la cinémathèque.

Il va finalement être réhabilité dans ses fonctions, préservant la flamme et l’esprit du monde culturel toujours debout et fier aujourd’hui. Véritable symbole d’une personnalité au service de l’art, chaleureux dans son travail et ses relations, il était la représentation d’une culture active qui ne s’endort pas. 

Jusqu’à sa mort en 1977, il va se battre pour la création de cinémathèques et étendre ce principe à d’autres pays comme les États-Unis. 

Figure héroïque de son temps, soldat au service de sa passion, le cinéma, son héritage est aujourd’hui un immense présent fait à la France. Grâce à son travail acharné, la cinémathèque est un trésor considérable et un véritable témoignage sur les origines et l’histoire du cinéma.

Ses combats pour l’art contre l’esprit administratif et bureaucratique nous permettent aujourd’hui de considérer la France comme un grand pays de création et de cinéma. À nous de reprendre le flambeau !

Le 03 décembre 2020, par L’équipe des Planches de l’ICART – Acte IV